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Prendre le train pour Lisbonne… avec Francis Dannemark
Mercredi, 26 Janvier 2011 20:02

On ne se lasse pas de lire la poésie et la prose de Francis Dannemark qui sont d'ailleurs une seule et même chose. On trouvera sur ce site, pour s'en convaincre davantage, dans la rubrique « Articles sur quelques romans », un compte rendu sur La longue promenade avec un cheval mort et Les agrandissements du ciel en bleu, tous deux parus chez le même éditeur, Robert Laffont, que Du train où vont les choses à la fin d'un long hiver, qui vient de paraître. Avec dans le titre, encore, l'amorce de la musique, la magie et la douce mélancolie de ce style si particulier. Dès les premières pages, vous savez que, vous aussi, vous allez voyager vers Lisbonne en compagnie de ces deux personnages, Emma et Christopher. Vous en reviendrez peut-être, si on peut dire, de ce voyage, avec des bleus à l'âme mais avec un profond sentiment de bien-être. Voici comment ça commence:

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« Prenant la relève de la neige qui a annexé le décor de la ville presque sans relâche depuis décembre, de longues pluies passent jours et nuits à refaire le monde à leur mesure. Le chauffeur de taxi est originaire d’Afrique. Il dit en éclatant de rire que s’il avait su, il aurait emporté avec lui une pirogue. Christopher sourit. Le chauffeur lui dit qu’il sera à l’heure à la gare, qu’il n’a aucune raison de s’inquiéter. Christopher n’est pas inquiet. Il aura de toute façon de l’avance. Il s’y prend toujours bien à temps. Le chauffeur le regarde dans le rétroviseur : un homme de cinquante ans, le visage osseux, les yeux très clairs, l’air paisible, qui lui demande s’il aime vivre à Bruxelles. « S’il faisait moins froid, je dirais oui tout de suite. Mais même quand il fait froid, oui, j’aime bien vivre ici. Les gens sont gentils, en général. Le problème, c’est que les affaires vont mal, il y a de moins en moins de clients. Mais comme il n’y a plus de place nulle part pour se garer, il y a beaucoup de petites courses, on voit plus de gens, des gens différents. »

 

Sur le trottoir, pendant que le chauffeur sort sa valise du coffre, Christopher, qui n’a pas boutonné son pardessus, se retrouve gonflé par le vent comme la voile d’un bateau et poussé avec force vers le bâtiment de la gare. Le chauffeur ne peut pas s’empêcher de rire. « Je dois avoir l’air d’un épouvantail », dit Christopher, en essayant d’extraire son portefeuille de son veston pour régler la course. Un second taxi a pris place derrière le sien. Le vent qui tournoie semble empêcher la passagère d’ouvrir la portière. Christopher, qui a plus ou moins repris le contrôle de sa position dans l’espace, s’emploie à l’aider. Le deuxième chauffeur, pendant ce temps, s’occupe des bagages de sa cliente. Emma a les cheveux ébouriffés et blonds. Surtout ébouriffés. Autour de quarante ans. Quelque chose d’amusé dans le regard. Elle remercie Christopher. Éreintée, la bourrasque s’est éteinte. La pluie fait une courte pause. Chacun paie ce qu’il doit, les taxis se remettent en route, Emma entre dans la gare d’un bon pas, Christopher la suit d’un pas plus lent et, malgré ses jambes sensiblement plus longues, il accuse un léger retard. Elle se glisse dans la foule quelques instants avant lui. Février n’est pas loin de se terminer. Il est 13 heures et des minutes. »

 

Du train où vont les choses à la fin d'un long hiver, Francis Dannemark

Robert Laffont, 2011, 14 €.