Ce petit recueil me fait penser à ce jour où, étant encore enfant,– aux yeux morts de ceux qu’on nomme adultes – j’assistais à l’enterrement d’un être qui ne m’était pas plus cher qu’un autre mais pour qui j’avais eu des moments d’affection. Les invités en noir formaient un cercle autour du cercueil. J’étais le seul à ne pas pleurer et je me souviens très bien des bouquets de roses et d’arums dont les parfums emplissaient la salle de séjour. Assurément, il n’y avait pas de bleuets. Au retour du cimetière, quand tout le monde eut achevé ses condoléances, je remarquai que mes souliers vernies étaient tachés de boue. Je sus alors que j’avais raison et j’en éprouvai une immense joie.